Textes

PANIQUE


Je me faufile, habile, à travers la foule
Certain qu’il est plus facile d’affronter la houle.

Elle est vile, elle est hostile, cette foule qui déboule
Est-ce dû à l’air de la ville, qui les malmène et qui les soûl,
Ou est-ce la faute à toutes ces huiles, à tous ces escrocs sans cagoule.




Je continu, perdu, au milieu de cette foule
Ah ! Putain, Je n‘y tiens plus, je sens que je m’écroule

Je ne distingue même plus la rue, on s’croirait dans un parc à moules
Les uns sur les autres ils se ruent, j’en ai même vu certains qui roulent
Quant à moi je n’en peux plus, Il est grand temps que je me soûle.




Enfin je m’enfuis, léguant ma folie à cette foule
Deux secondes de plus auraient suffit à m’en faire perdre la boule

Je voudrais bien qu’arrive la nuit, afin que brillent les ampoules
J’apercevrais ainsi l’enseigne du troquet de chez Raoul.
C’est lui le roi du Napoli, j’en ai déjà la chair de poule
Je r’sortirai complètement cuit et dans ma gorge, il n’y aura plus cette boule.

SILENCE !




Le silence ça coûte rien, souvent ça fait du bien
Dans certaines situations, le silence en dit long
Comparer à la mort, et parfois tissé d’or
Il devient un besoin, du soir au p’tit matin

Le silence ça s’écoute, ça vous créé des doutes
Ça vous fait réfléchir , ça vous fait écrire
Méfiez-vous toutefois, ne vous y murez pas
Il pourrait faire de vous, un sage ou bien un fou

Le silence c’est honnête, plus besoin d’épithète
Encore nombre de gens, le trouve assourdissant
Apprécié des rêveurs, à beaucoup il fait peur
Mais dans la musique, Il reste très pratique

Le silence ça s’achète, secret d’état, enquête
Certains en font le vœu, en pénitence à dieu
D’autres y sont condamné, morts d’avoir trop parlés
Victimes d’une arrestation, gardez l’silence ! attention

Le silence c’est une loi, la mafia ! l’Omerta !
Ça nous met mal à l’aise, évite bien des fadaises
J’entends les enseignants, le réclamer tout l’temps
Arrêtés ce chahut, taisez-vous ! chuuuuut !!!!

Le silence c’est lourd, c’est le monde des sourds
Mais jamais il ne blesse, autant qu’ les vaines promesses
Poussez à l’extrême, c’est au mutisme qu’il mène
Mais souvent le silence, vaut mieux que la violence.

ILLEGAL



Ce n’est pas par plaisir que j’ai choisi de fuir
Fuir un pays en guerre, où vivre est un calvaire
J’veux réapprendre à sourire, avoir confiance en l’avenir
Ici l’quotidien c‘est l‘enfer, la violence et la misère

Je sais que long sera l’chemin et en verrai-je venir la fin ?
Les Passeurs font leur business et c’est pas l’école de la finesse
Mon avenir est entre leurs mains, plus que jamais incertain
Mais malgré le doute qui progresse, plus fort est l’espoir d’allégresse

Cette fuite a comme un goût amer, j’laisse ma famille, mes amours, mes frères
Mais quand mon but sera atteint, J’en ferai profiter tous les miens
Une fois arrivé à destination, faudra faire preuve de discrétion
Beaucoup de mes compatriotes, sont revenus avec des menottes

Je sais que la police des frontières est là pour traquer la misère
Faudra faire preuve d’imagination pour éviter la rétention
J’trouverai du boulot c’est certain, les patrons raffolent des clandestins
Le textile, l’hôtellerie où l’batiment, c’est moins de paperasse et moins d’argent

Je n’suis pas dupe bien au contraire, je ne deviendrai pas millionnaire
Mais pour avoir un peu de fierté, ce que je veux c’est travailler
Avoir la sensation d’être utile, vivre l’esprit plus tranquille
Je ne demande pas l’impossible, juste une petite vie paisible

J’espère que je pourrai éviter, d’avoir recours aux faux papiers
Bien souvent c‘est inefficace  et c’est la mafia qui se déplace
Une mafia qui te tiens par les couilles et qui jamais ne se mouille
Le moindre souci c’est des ennuis, pour ça j’ai quitté mon pays.